Cafeleather, plus café que racer… RAD#HS2015 by Charlie Pétrole

Jean-Luc Grenois,
Collectionneur-Restaurateur de casques

#RAD Hors-Série Savoir-Faire 2015

Rencontre, Photos, Textes
Charlie Pétrole

C’est étrange de se retrouver devant une pièce aussi parfaitement neuve qu’authentique. C’est la magie du savoir-faire de Jean-Luc qui s’opère dans son petit atelier de la région de Troyes, sur le modèle des petits bijoux de nostalgie que représentent les Cromwell, Ranger’s, Geno et autres Altus de 1960-1970.
Quand on lui demande de définir sa passion pour ces casques mythiques des années Continental Circus, il nous répond : «Je ne lui ai pas encore trouvé de nom. On pourrait dire que je suis collectionneur d’histoires de casques ?»…

IMG_7121

La carrière de Jean-Luc a débuté dans la maroquinerie de luxe puis s’est épanouie à travers le métier de malletier dont les spécimens témoignent encore, aux quatre coins du monde (et dans son salon, mais tout le monde n’a pas la chance de les voir), de son savoir-faire hors du commun.
Alors comment comment passe-t-on du sac à main au casque ancien ? Eh bien par la passion, évidemment.
Parce que s’il maîtrise l’aiguille et les matières nobles et délicates, quand on lui parle moto, on comprend vite que Jean-Luc n’a pas exactement un passé de danseuse. Pilote de motocross à son heure, aventurier fou aux itinéraires aussi hasardeux que peu recommandables, autant dire qu’en tant que motard et à en croire ses innombrables anecdotes qu’il a vécues au guidon de ses machines, il ne fait pas toujours dans la dentelle.
Son activité de restaurateur de Crom’ est arrivée au fur et à mesure de ses rencontres, mais le moteur principal a été sa passion pour la moto et la collection de casques anciens. L’idée de faire de la resto est arrivée comme une façon de mettre son métier au service de sa passion et non l’inverse et il la présente aujourd’hui davantage comme un hobby plutôt qu’une activité à plein temps.

Au commencement…
« Le fils de Louis Delmotte m’a confié la restauration d’un casque qui avait appartenu à son père, pilote moto des années héroïques. C’était un des tout premiers Cromwell. Dès que je l’ai tenu dans mes mains, j’ai senti que j’avais en ma possession un objet d’exception qui avait une histoire à raconter. Celle du pilote, bien entendu, mais aussi celle des ouvriers d’une époque où l’amour du travail bien fait prenait toute sa dimension. La première chose que j’ai remarquée lorsque j’ai commencé à démonter les 27 pièces qui constituent un casque de ce genre, c’est que tout ce qui ne se voit pas est aussi soigné que ce qui se voit ! ». C’était un véritable défi d’observation et de savoir-faire mais aussi le début d’une belle aventure.

Authenticité, rigueur et détails
Des casques qui lui sont confiés, Jean-Luc ne garde que la coque, l’attache de la sangle, les brides intérieures et le liège (quand leur état le permet). Mais tous les autres éléments sont changés.
Pour la coque alu, concernant les Géno, et selon l’étendue des dégâts, il lui arrive de faire appel à son frangin, tôlier de formation et à en juger les pièces qui sont passées sur son établi, aussi doué dans son domaine.
Ensuite viendra le tour de la fibre qui, si besoin, recevra son propre soin à base de résine, de ponçage, d’enduit et de re-ponçage.
Puis, toutes les pièces de cuir et de toile sont entièrement redessinées, assemblées et replacées sur le casque dans les règles de l’art, tant pour le travail des surpiqûres à la machine que pour le cousu main du montage. « C’est la partie la plus délicate et la plus technique mais c’est aussi celle que je préfère. Il s’agit de coudre cette partie au travers de la coque, à la main, quatre épaisseurs de textiles et deux de cuir sur la fibre de verre.»
Pour se lancer dans la restauration de tels objets, une des premières difficultés a été de retrouver les mêmes gestes que ces ouvriers anglais de chez Cromwell pour un rendu plus juste du détail.
Puis il y a la recherche des matériaux dont la qualité doit être elle aussi irréprochable. Heureusement, de son passé de professionnel des métiers du cuir, Jean-Luc a gardé quelques bonnes adresses dont celle d’une tannerie française d’exception.

Histoires de casques
Si Jean-Luc se dit collectionneur «d’histoires» de casque, c’est peut-être aussi parce que la taille de son atelier ne lui permet pas de collectionner autant de casques qu’il le souhaiterait. Alors il limite sa collection à leurs histoires et à quelques précieux modèles, «soit que je les porte, soit qu’ils ont une telle histoire que je ne peux pas les vendre. Pour ceux dont l’histoire est encore à écrire, je les mets en vente pour continuer mon aventure de restaurateur.»
Charlie Pétrole
Contact
Jean-Luc Grenois
06 09 13 15 87
la.bastjane@orange.fr

#RAD Hors-Série Savoir-Faire 2015

 

 

 

 

Article lu et approuvé par Patate.
IMG_9421
Travail de Sellerie approuvé par Bertrand…

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.